Généreux et brillant : un article de Josée Kamoun sur la retraduction

Dans le cadre de la 3ème journée de la Traduction littéraire, devant un public nombreux et attentif, Anne Casterman, présidente de l’asbl TraduQtiv, a animé, le jeudi 22 février dernier, une rencontre exceptionnelle puisqu’elle réunissait, autour du thème  De l’intérêt des retraductions , Josée Kamoun et Aline Schulman. La première, traductrice (entre autres) de Philippe Roth, est aussi la retraductrice de Sur la Route de Kerouac et va prochainement publier une nouvelle traduction de 1984 de Georges Orwell. La deuxième, traductrice (entre autres) de Juan Goytisolo, a retraduit Don Quichotte de Cervantès. Pour chacune d’elles, la démarche de retraduction a été initiée par l’éditeur, qui la considérait comme nécessaire parce que les précédentes traductions étaient relativement anciennes, qu’elles « dataient », et qu’il était temps de les « rénover ». Par exemple, dans la retraduction de Sur la route Josée Kamoun a privilégié le passé composé plutôt que le passé simple pour restaurer la dimension « orale » du texte d’origine.

Pour ce qui est de Don Quichotte, nouvelle traduction plus « moderne » ne veut pas dire qu’Aline Schulman a utilisé un français d’aujourd’hui. Il fallait trouver un rendu à la fois ancien et plus compréhensible. Elle a donc utilisé un lexique attesté jusqu’en 1650 au plus tard mais elle a reformulé les phrases selon une structure plus naturelle pour notre oreille.

Les avantages d’une retraduction sont multiples car on peut s’appuyer sur les exemples (bons et mauvais) des précédentes versions. Dans le cas de Sur la route il n’existait qu’une seule traduction préalable, il valait donc mieux ne pas la lire avant de traduire, histoire de ne pas « se bloquer » sur cette version antérieure. Pour Don Quichotte, il existait de très nombreuses traductions, ce qui constituait un large éventail duquel s’inspirer.

A l’issue de cette rencontre, Josée Kamoun a fait le grand honneur d’offrir à l’asbl TraduQtiv un article passionnant et complexe sur cette problématique de la retraduction, Retraduire, pour quoi?, que l’on peut découvrir ici d’un clic.

On peut aussi (ici et d’un clic) écouter le court reportage que Nicole Debarre a consacré à la 3ème Journée de la Traduction littéraire de la Foire du Livre et à la retraduction en particulier, avec une intervention d’Anne Casterman sur le sujet, diffusé sur La Première, radio de la RTBF, le jeudi 22 février 2018.

Marjorie Gouzée

 

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