Neuvième journée de la traduction littéraire à la Foire du livre

La Foire du livre de Bruxelles 2024 avait pour thème A nos amours! On ne l’ignore pas, la Foire du livre AIME la traduction ! Et comme aimer c’est accepter l’autre avec toutes ses différences, la 9ème journée de la traduction avait pour thème Traduire sans a priori.

Le jeudi 4 avril entre 11 et 17h, les rencontres se sont succédé sur la Place de l’Europe, sur le cabinet de curiosité ou sur la Scène Kiosque, devant un public nombreux de passionné·e·s de la traduction.

11h50 – 12h40 – Traduire sans a priori  les mangas Avec Manon Debienne et  Aline Kukor qui ont répondu aux questions naïves de Christine Defoin. Très prochainement, Soizic Schoonbroodt publiera sur notre blog un article dédié à la traduction du Manga car on imagine combien doit être subtile la traduction d’une bande dessinée japonaise (et d’ailleurs aussi parfois une bande dessinée non japonaise mais respectant les codes des productions populaires japonaises) pour que celle-ci colle aux canons de l’édition francophone !

12h40- 13h30 – Traduire sans a priori  les textes politiques
Guillaume Deneufbourg et Caroline Sordia ont répondu aux questions pointues de Eddy Caekelberghs à propos de leur dernière traduction politique. Y a-t-il d’ailleurs traduction plus délicate que celles de textes qui engagent le déroulement du monde ? Guillaume Deneufbourg en sait quelque chose puisque, à la veille des élections, il vient de traduire l’ouvrage du premier ministre Alexander De Croo, Le meilleur reste à venir , paru chez Pelckmans en 2024. De Caroline Sordia on retiendra en particulier sa traduction de l’ouvrage de Cynthia Enloe, Armées, bananes, confection: Une analyse féministe de la politique internationale paru chez  Solanhets en 2019 .

14h20 – 15h10 Traduire sans a priori  les textes érotiques
Pascal Claude a eu fort à faire avec Paola Appelius et Corinne Pierreville spécialistes de la traduction de textes érotiques. Corinne Pierreville a traduit une Anthologie de la littérature érotique du Moyen Âge, parue aux Éditions Honoré Champion en 2019 et rééditée dans la collection La Musardine du Livre de Poche en 2024. On doit à Paola Appelius (entre autres) la traduction des séries de Jennifer L. Armentrout, publiées chez J’ai lu. Preuve que quelle que soit l’époque à laquelle ils ont été écrits, la traduction des textes érotiques demande beaucoup de … maîtrise des concepts mais suscite un intérêt manifeste! Et ce n’est pas #MeToo qui réussira à nous faire dire le contraire.

16h – 16h50 Traduire sans a priori les chansons

Enorme succès pour Christine Pagnoncelli et Alain van Brussels qui ont conjointement interprété une chanson en bruseleer et en langue des signes! Avant que Marie Karas-Delcourt  ne chante en serbo croate et que Jean Charles Meunier n’aborde Dylan! Non sans avoir poussé l’animateur Marcel Leroy à entonner un mambo du regretté William Dunker. Quelle que soit la langue dans laquelle on traduit les chansons, il faut que le rythme nous emporte ! Une ambiance de folie pour conclure la journée de la traduction sur la place de l’Europe.

Sur la scène Kiosque, à 15 h, une rencontre abordait le problème complexe du Bilinguisme et apprentissage précoce des langues.Avec Annick Comblain et Amélie Meulder. Entre idées reçues et fausses croyances, comment bien ancrer le bilinguisme ? La rencontre était proposée par Les Presses universitaires de Liège et animée par Catherine Haxhe. On peut consulter l’ouvrage d’Annick Comblain Bilinguisme et apprentissage précoce des langues qui porte comme sous titre « Réalité et petit tour critique autour de 10 idées reçues et fausses croyances » et qui est partage libre. Une magnifique opportunité offerte par le résultat de la politique de promotion de l’Open Access souhaitée par le Conseil Scientifique des Presses universitaires de Liège et d’une collaboration étroite entre les PUL et ULiège Library.

Sur la scène Cabinet des curiosités, on a pu suivre trois étonnantes rencontres qui proposaient des traductions exceptionnelles.

Traduction exceptionnelle : les constructions linguistiques, une encontre avec Rosanna  Orihuela, récente lauréate du prix B. Hoepffner 2023 pour sa traduction du roman de J.M Arguedas Le Renard d’en haut et le Renard d’en bas édité chez Grevis la même année. Ce prix honore une traduction relevant d’une grande difficulté où les langues se mélangent. La rencontre était proposée par Grevis et animée par Adrien Brault

Traduction exceptionnelle : la littérature de la République de Moldavie qui réunissait, à l’occasion de la mise à l’honneur de l’Union européenne , Doina Ioanid, Jan H. Mysjkin et Iulian Ciocan. Sans le programme d’aide à la traduction de l’Institut culturel roumain, il serait presque impossible de découvrir la littérature de la République de Moldavie. Cette rencontre avait donc pour ambition de montrer comment la littérature de la République de Moldavie pouvait contribuer à la promotion des valeurs de l’UE. Proposée par l’Institutul Cultural Român (L’Institut culturel roumain), elle était animée par Emile Lansman.

Traduction exceptionnelle : poésie féminine en langue persane
Niloufar Sadighi et Franck Merger ont rassemblé dans une anthologie intitulée Souviens-toi de l’envol et illustrée par Ali Zâre-Ghanatnowi , une sélection de textes de poétesses de langue persane dont plusieurs n’avaient jamais été traduites en français . L’anthologie a été éditée par MaelstrÖm et la rencontre animée par David Giannoni.

Une exceptionnelle réussite pour cette 9ème journée passionnante et passionnée.

Le programme de la neuvième Journée de la traduction littéraire a été réalisé en partenariat avec l’ASBL TraduQtiv et la Commission européenne .

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